2020 Itogina

ITOGINA 2020

Une simple goutte d’eau peut nous renseigner sur toute une catastrophe.

Une fuite. Un toit blessé dans une bataille perdue contre le vent et l’eau. Une fuite, c’est une flaque froide qui envahit notre maison, c’est une recherche urgente de solutions.

Dans l’exposition « Itogina« , les tuiles représentent des personnes. Chacune avec sa courbure, sa forme, ses fissures. Le toit symbolise le village. Les tuiles soutiennent le toit, et le toit à son tour soutient les tuiles individuelles. Tension et équilibre. Individus et totalité.

Aucune n’est identique. L’emplacement de chaque tuile définira ses caractéristiques : certaines seront usées par le soleil, d’autres seront recouvertes d’une couche de mousse. Il faut parfois les maintenir en place à l’aide de pierres, au cas où le vent soufflerait.

Mais cette fois, les eaux recouvrent le toit. Quelles sont nos options ? Certains carreaux ont choisi de fuir, de s’envoler. D’autres ont appris à flotter, d’autres encore essaient de s’adapter à la vie sous l’eau.

Pour cette exposition, Arriaga a conçu des carreaux de bois. Il voulait leur donner ce point fort : être insubmersibles.

Plexiglas acrylique : rigidité du pliage

Arriaga a créé des toits en toile pendant l’enfermement. Maintenant que tout a changé, il n’a pas été facile de sortir et de s’habituer à observer la vie à travers des écrans de protection. La protection n’est plus douillette mais froide ; la protection signifie désormais l’éloignement. Les murs en méthacrylate gênent notre étreinte. Nous faisons ce que nous pouvons.

L’exposition « Itogina » comprend huit peintures et huit photographies de carreaux imprimés sur du méthacrylate. Arriaga a voulu remettre en question la dureté du méthacrylate, en le chauffant et en le pliant avec ses mains ; la chaleur défiant la froideur. Le méthacrylate moulé représente la lutte intérieure de l’individu contre la rigidité, le combat contre l’inexorabilité et les formes complexes de ce malaise collectif.

Itogina. Fuite.

Personne ne pense aux toits avant qu’ils ne fuient.