2005 Therese

Therese 2005

 

José Pablo Arriaga a réalisé une exposition spéciale sur l « île de Lekeitio ; il a installé quinze sculptures sur l » île également appelée Garraitz et Saint-Nicolas. Il est une heure du matin. On entend le son apaisant de la mer, et au lieu de la lune souriante, le soleil chaud nous fait signe. Comme la marée descend, nous avons pu arriver de la plage à l’île à pied et sans trop nous mouiller, et nous sommes montés par des sentiers bordés de mûres, de soleils, de broussailles et de mille autres plantes. On entend la musique de l’été, des cris et des rires sur la plage, de l’air doux, de l’eau, des mouettes. Le paradis de ces oiseaux ressemble à Transport, car les arbres sont peints, les troncs brisés, ainsi que les œuvres d’art créées avec du bois de fer brûlé. La couleur noire des œuvres et l’empreinte blanche des mouettes ont fusionné.

L’Arriaga a donné à l’exposition le nom de « Thérèse… » en hommage à une fillette décédée en bateau alors qu’elle naviguait sur la rivière Kasai au Congo. Ce sculpteur de la famille des artisans aime voyager ; il a parcouru de nombreux pays à la recherche de l’équilibre entre l’homme et la nature. 2000. L’année suivante, il fit le trajet Londres-Paris-Lekeitio en pirogue. Il rama seul pendant 43 jours. En 2004, il part faire le tour de l’Afrique à bord du voilier « Markina ». Il a rassemblé la plupart des expériences ou des plus importantes dans des sculptures afin d’informer le public de ce que fut le voyage et de partager des expériences. C’est pourquoi il choisit l’île de Lekeitio parce qu’elle est assez sauvage et qu’elle ressemble à un voyage.

Miroir pour voir l’Afrique d’ici

Chaque ouvrage porte le nom d’un lieu : Pays Basque, Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Bénin, Nigeria, Cameroun, Tchad, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Zambie, Namibie et Afrique du Sud. Ils sont tous très différents, explique l’auteur, et chacun a sa place. « Par exemple, l’Afrique centrale est en train de protéger une grotte et elle est assez agressive, elle pointe avec une lance. » La République démocratique du Congo montre comment le bébé Thérèse meurt ; elle descend par le précipice en cédant sa marque, sa mère ne peut pas la protéger », dit-il. « Comme je connais ces émotions, que je sais où elles sont installées, souvent quand j’y vais, les sentiments sont semblables. C’est comme un miroir ; ce qui s’est passé en Afrique et comment je le vois ici », ajoute-t-il. Il est content de cela, et il aimerait que ces éléments placés dans le périmètre de l’île disent aussi quelque chose aux gens.

Œuvre par œuvre, pays par pays, le visiteur de l « île connaît les expériences et les sensations de l’artiste. Dans le catalogue de l’exposition, Juanjo Elordi a écrit son histoire à chaque œuvre d’art. « Nigeria », par exemple, a le texte suivant : « J’ai deux jours de congé, deux jours pour rester dans ce pays de 900 000 kilomètres carrés, ils ne veulent pas de nil ici. Même si j’ai le bout de papier dans les mains, j’attends les « sans-papiers » pour traverser la frontière. Il n’y a pas eu de bus depuis une semaine. Une camionnette va nous embarquer au Nigeria. La taupe va percer la barrière ! On dit que c’est la mafia. La police nous attend à la frontière, ils ont tous été arrêtés, un seul a franchi la barrière, la fente… celui qui porte le morceau de papier à la main.  »

Cependant, chaque ami qui visite saint Nicolas invente son histoire tout au long du parcours, les mouettes chantent des chansons différentes les unes des autres, le vent a aussi une mélodie pour chaque oreille, comme la mer. J’ai regardé la sculpture qui appartient au Bénin et j’ai vu un réverbère, l’effort de se lever du sol, l’équilibre, et les rêves que j’avais faits en regardant les nuages… Les sentiments de l’Arriaga sont autres : « Tout le poids sur lui, cette petite fille qui porte le poids sur sa tête, ce petit garçon, ce grand-père, cet enfant… un lourd fardeau d’un côté à l’autre, un moyen de transport continu, silencieux et intense, long, son ombre, c’est un lourd fardeau que porte le village du Bénin ».

Maidei Iantzi « Gara »

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